Il y a peut-être 8 ou 10 ans, en naviguant ici ou là sur le web, entre une vidéo passionnante répondant à la question existentielle : « est-ce que les pingouins ont des genoux ? » et un tuto indispensable sur la « méthode imparable pour transformer une brosse à dents en couteau », je suis tombée sur une vidéo qui a marqué mon cœur de manière indélébile : le test de la poupée blanche et de la poupée noire.

 

TEST_Poupée blanche, poupée noire

Test des pédopsychiatres afro-américains Kenneth et Mamie Clark dit « de la poupée noire »

 

Il s’agit d’une expérience menée au départ en 1947, par les psychologues sociaux Kenneth et Mamie Clark.

On y voit des enfants noirs attribuer à la poupée noire laideur et méchanceté, tandis qu’ils considèrent la poupée blanche comme belle et gentille.

J’ai été bouleversée par ces images.

Mais ce qui a achevé de m’entailler le cœur, c’est que l’expérience avait été reproduite plus de 50 années après avec des résultats quasi inchangés !

Dans les années 2000 la vision que les enfants noirs portaient sur leur propre couleur était toujours celle de la laideur et de la méchanceté.

Des enfants ! Damn ! Des enfants dévalorisant leur propre couleur de peau dès leur plus jeune âge.

– Pourquoi est-ce que cette poupée n’est pas jolie ?

– Parce qu’elle est noire !

– Pourquoi est-elle méchante ?

– Parce qu’elle est noire !

– Laquelle te ressemble ?

– La poupée noire !

Comment on se construit avec ça ? Et quid de notre responsabilité collective dans ce fléau ?

« La considération positive de soi serait une des conditions nécessaires à la réalisation de sa propre identité » (Erikson, 1980)

C’est un des fondements de mon travail avec Encre de Sine.

J’espère humblement, à ma petite échelle, participer à la construction d’une l’image de soi positive chez les enfants « stigmatisés », donner des outils complémentaires :

  • A travers la représentation de TOUS* les enfants en superhéros : leur offrant une image positive d’eux-mêmes, avec tout ce que le superhéros véhicule de valeurs positives, d’audace et de justice.
  • A travers la construction de soi identitaire, par le biais d’icônes culturelles qui ne sont pas ou peu enseignées à l’école, et des textes et citations emprunts d’humanité et de poésie. « Apprendre ses racines dans le temps et l’espace permet de se construire en tant qu’individu »

Des mots et des images affichés aux murs qui apportent des messages emprunts de valeurs, d’histoire, ou de poésie, qui s’affichent sous les yeux et s’inscrivent dans les cœurs.

[*Les stigmates ne concernant pas seulement la couleur de peau, j’ai à cœur de permettre à tous les enfants, quel que soit leur particularité physique d’être représenté en superhéros. J’ai réalisé sur commande des superhéros porteur de handicap physique comme l’agénésie (absence d’un membre), de trisomie 21, atteints de vitiligo. Comme ma base d’image ne propose pas encore ce genre de particularité, je me fais un point d’honneur à les réaliser sans coût supplémentaire pour le parent.]